CHANGEMENT DE LA RÉGLEMENTATION COSMÉTIQUE SUISSE

Le 1er mai 2021 était un jour important pour la cosmétique suisse: est entrée en application l’Ordonnance RS 817.023.31 qui amène un durcissement de la réglementation régissant le domaine dans le but de nous aligner à la réglementation européenne.

Comment étaient régis les cosmétiques en Suisse avant le 1er mai 2021?

Jusque là, en Suisse, les fabricants devaient respecter un certain nombre d’obligations concernant les conditions de fabrication, la traçabilité des productions, l’innocuité des produits fabriqués et l’étiquetage.

Par exemple:

-L’obligation d’afficher sur chacun de nos produits un numéro de lot correspondant à une fiche de fabrication nous permettant de retrouver les informations concernant chaque production (le lot de chaque matière première utilisée dans la production en question, la date de fabrication, la personne en charge du contrôle qualité, le ph du lot, la quantité produite, etc.) dans le but notamment de pouvoir rapidement identifier l’origine d’un éventuel problème rencontré avec un lot en particulier.

-L’obligation de respecter les limitations en concentration de certaines substances pouvant être toxiques au-delà d’un dosage défini par la loi, par exemple les huiles essentielles et les parfums.

-L’obligation de communiquer au client un certain nombre d’informations importantes à travers l’étiquetage telles que la liste d’ingrédients, les allergènes, le nom et l’adresse du fabriquant, la contenance du produit ou encore la durée de conservation.

Avec cette nouvelle réglementation s’ajoutent de nouvelles obligations, la principale étant la production d’un DIP (Dossier Information Produit) pour chaque référence.

Qu’est-ce qu’un DIP?

Un DIP permet de démontrer que le fabriquant a pris toutes les mesures nécessaires pour assurer l’innocuité d’un produit ainsi que sa conservation dans le temps. Afin de garantir ces éléments, le fabriquant est tenu de réaliser une série de tests en laboratoire et le dossier doit être validé par une personne ayant les compétences requises, par exemple un toxicologue ou un médecin. Le coût moyen de la réalisation de ce dossier est de l’ordre de 2000 à 3000CHF par référence.

Pourquoi ce changement de loi affecte les petites entreprises et artisans?

Les grandes entreprises cosmétiques commercialisant leurs produits dans de nombreux pays (y compris en Union Européenne), ce changement de loi ne les affecte pas car les DIP de leurs références ont déjà été réalisés depuis des années, quand l’Union Européenne a mis en vigueur l’obligation de produire ces dossiers.

En revanche, les petites entreprises et artisans ne commercialisant leurs produits qu’en Suisse sont fortement impactés par ce changement, le coût de réalisation des dossiers étant très important pour une petite structure.

Chaque référence a désormais un coût préalable à sa mise sur le marché. Si cela n’est pas très impactant pour une grande entreprise qui est certaine d’écouler des centaines de milliers d’unités de chacune de ses références et donc de très rapidement rentabiliser le coût de ces dossiers, la donne est différente pour une petite marque qui vend très peu d’unités de produits en comparaison.

Qu’est-ce que cela change?

Ce changement sonne le glas des cosmétiques sur mesure ou des petites séries limitées et encourage fortement les petites entreprises à limiter au maximum le nombre de produits composant leurs gammes, ce qui décourage la créativité et la diversité.

De plus, l’impact important sur le coût de fabrication des produits doit être reflété sur les prix de vente.

Qu’en est-il de Forêt Bleue?

Nous nous préparons à ce changement depuis plusieurs années et avons progressivement adapté notre gamme ainsi que nos prix de vente afin de pouvoir y faire face. Ceux qui nous suivent depuis les premiers jours se rappelleront peut-être que notre gamme initiale comprenait une quarantaine de produits! Nous sommes très chanceux d’avoir pu profiter de ces dernières années pour recevoir les nombreux retours de nos clients sur nos références initiales et ainsi peaufiner notre gamme pour nous stabiliser sur nos 11 références actuelles.

En bref, cette période de transition a été compliquée pour les petites marques! Certaines ont d’ailleurs mis la clé sous la porte. La crise sanitaire n’a pas facilité les choses, certains laboratoires ayant été réquisitionnés pour les besoins de la pandémie, d’autres ayant fortement ralenti leurs activités si considérées comme non-essentielles. Nous sommes toutefois ravis de pouvoir continuer notre activité malgré ces bouleversements et nous réjouissons de voir ce que l’avenir nous réserve!

Avez-vous des questions/réactions concernant cette transition? N’hésitez pas à les laisser en commentaire!

À bientôt,

Emmanuelle