4 CHOSES QUE J'AURAIS AIMÉ SAVOIR AVANT DE LANCER FORÊT BLEUE

Il y a 4 ans, je pressais “publier” pour annoncer le lancement de Forêt Bleue sur les réseaux. Le cœur battant la chamade, j’ai passé cette journée-là à actualiser ma boîte email et mes réseaux sociaux pour lire les réactions suscitées et recevoir mes premières commandes. J’avais un plan bien défini en tête, quelques économies de côté et m’étais donné 6 mois pour “voir si ça marche”. Est-ce que ça a marché? Oui. Est-ce que mon plan s’est déroulé comme prévu? Absolument pas.

Chaque entrepreneur démarre avec des cartes différentes. Il y a les cartes compétences, mais aussi les cartes capital, personnalité, réseau, expérience, soutien. Chacune des cartes dont nous disposons va nous donner (ou non) les moyens de pallier à celles qui nous manquent. Lorsque j’ai lancé Forêt Bleue, il n’y avait pas d’entrepreneurs dans mon entourage. Je me suis donc tournée vers des blogs ou des interviews d’entrepreneurs expérimentés pour essayer d’y trouver des réponses aux nombreuses questions qui me turlupinaient. Dans cet article, j’aimerais parler des conseils que j’aurais aimé recevoir, des choses que j’aurais aimé savoir avant de créer Forêt Bleue, en illustrant ces points avec des exemples réels.

Il est normal de rencontrer des problèmes

J’ai un jour entendu qu’être entrepreneur, c’est résoudre des problèmes. Plutôt déprimant, non? Cette phrase a pourtant résonné très fort en moins et m’a soulagée d’un poids énorme. Pourquoi?

Les entrepreneurs solo commencent souvent par travailler seuls et donc effectuer toutes les tâches liées à l’activité de leur entreprise. Cela signifie que durant une certaine période, une grande partie de notre travail est opérationnelle. Par exemple, je consacrais beaucoup de temps à la fabrication des produits, à la préparation des commandes, aux allers-retours à la Poste. Ces tâches-là sont des tâches opérationnelles qui ne soulèvent en principe que peu de problèmes une fois qu’on les maîtrise. On peut certes renverser un bidon de temps en temps, briser un produit, oublier que l’on est un jour férié et se rendre à la Poste les bras chargés de colis pour rien, mais ces petits soucis sont rares.

À mesure que le volume de notre activité augmente, on peut commencer à déléguer certaines tâches pour lesquelles nous ne sommes dorénavant impliqués que lorsqu’il y a un problème à régler. Par exemple, la personne qui s’occupe de préparer les commandes ne nous parlera pas des commandes qui se déroulent correctement. Elle nous contactera lorsqu’il n’y aura pas de carton à la bonne taille, qu’il manque des étiquettes ou qu’un colis s’est perdu. Qui n’a jamais entendu de la part de son manager: “s’il y a un problème, appelle-moi”?

Cela signifie que plus notre entreprise grandit, plus on rencontre de petits soucis, et plus on a l’impression de faire faux. Entendre cette phrase m’a fait réalisé que le fait que de plus en plus de mon quotidien consiste à résoudre des problèmes peut être vu comme un signal positif: je ne suis désormais plus seule à faire vivre Forêt Bleue.

Tout est plus compliqué que prévu... et c’est ok

C’est l’une des premières leçons que j’ai apprises, et elle continue de s’avérer vraie à chaque projet. Tout, sans exception toutes les choses que j’ai entreprises au cours de cette aventure se sont avérées plus compliquées, plus chronophages, plus chères que prévues. Et c’est ok, quand on y pense. Pourquoi?

Lorsque l’on planifie un projet, on évalue du mieux que l’on peut ses tenants et aboutissants... Mais ça c’est avant. Je ne pensais par exemple pas que l’une des choses qui s’avéreraient les plus compliquées au début de mon activité serait de trouver des étiquettes dont l’encre ne coule pas au contact de mes produits. Je ne pensais pas passer par trois imprimantes différentes, des heures au téléphone avec des vendeurs d’imprimante, plusieurs rendez-vous physiques dans un autre canton pour enfin trouver un imprimeur adéquat.

Il est impossible de réellement se rendre compte de tout ce qu’un projet comporte avant de l’avoir réalisé. Savoir cela m’aurait évité beaucoup de culpabilité!

Dire non

Au début de l’aventure Forêt Bleue, je disais oui à presque tous les projets, partenariats et événements que l’on me proposait. En partie parce que j’avais peur de passer à côté de l’opportunité de ma vie si je disais “non”, et aussi parce que je ne savais simplement pas le dire. J’avais peur de froisser l’autre, de paraître méchante ou hautaine. Puis j’ai compris qu’il était épuisant de se lancer dans des projets à contrecœur. Que me déplacer en Valais pour un pop-up de 3 jours dans un minuscule centre commercial de quartier au fin fond d’un couloir vide n’en valait peut-être pas la peine.

Avec le temps, j’ai développé une sorte de radar à mauvaises idées, j’ai appris à écouter mes ressentis et refuser certaines propositions. Il est toujours dur de dire “non” sur le moment, mais pas autant que de devoir assumer les conséquences d’une réponse positive.

Que je ne le regretterai pas

Est-ce qu’il y a des coups durs? Oui. Est-ce que j’ai déjà regretté d’avoir quitté un emploi stable pour créer ma propre marque? Pas une seule seconde.

Bien entendu, personne n’aurait pu me souffler à l’oreille que je ne regretterai pas d’avoir pris ce risque, mais le savoir m’aurait épargné de nombreux moments de doutes!

Et vous, avez-vous une expérience entrepreneuriale? Quelles leçons celle-ci vous a appris?

À bientôt!

Emmanuelle